Alors que le M23 continue son avancée face à une armée congolaise en déroute, le Conseil a adopté à l’unanimité une résolution qui appelle les forces armées rwandaises à « cesser leur soutien au M23 et à immédiatement se retirer du territoire de la RDC ».

, face à une armée congolaise en déroute. La résolution adoptée à l’unanimité « condamne fermement l’offensive et l’avancée en cours du M23 au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec le soutien des forces de défense rwandaises », dont 4 000 soldats appuient le M23, selon des experts de l’ONU.

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et Bukavu, et appelle les forces armées rwandaises à « cesser leur soutien au M23 et à immédiatement se retirer du territoire de la RDC, sans préconditions ». Le Conseil s’était jusqu’à présent contenté de dénoncer les violations de l’intégrité territoriale de la RDC, sans nommer le Rwanda. Mais de plus en plus de ses membres dénonçaient publiquement Kigali, à l’exception des membres africains, qui ont finalement soutenu la résolution.

. Les deux responsables ont jugé « inacceptable la prise de Goma et Bukavu par le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda », et appelé à une « solution diplomatique à la crise ».

Afflux inédit de réfugiés vers le Burundi

, qui a repris les armes en 2021 dans l’est de la RDC, a pris Bukavu le 16 février, sans rencontrer de fortes résistances. Le groupe armé continue depuis sans entrave sa progression dans plusieurs directions. « Quasiment plus aucun militaire congolais ne combat » face au M23, note un observateur le 21 février, « les seuls qui combattent encore sont les Wazalendo », des miliciens locaux progouvernementaux.

Des « affrontements quasi quotidiens » ont opposé ces derniers jours le M23 et Wazalendo à Masisi, localité à quelque 80 km au nord-ouest de Goma, indiquait Médecins sans frontières (MSF) la veille. Même scénario ailleurs depuis la chute de Bukavu : les forces armées congolaises (FARDC) et miliciens alliés refluent sans réellement résister, se livrant au passage à des exactions et pillages.

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En deux semaines, le conflit a poussé quelque 42 000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, à trouver refuge au Burundi voisin, a indiqué le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) vendredi 21 février, soulignant un afflux « inédit depuis 25 ans ». Environ 15 000 personnes ont en outre fui depuis janvier vers d’autres pays frontaliers, dont plus de 13 000 en Ouganda, selon l’agence onusienne. Le HCR s’attend à voir l’afflux vers le Burundi croître encore à mesure que le M23 se rapproche d’Uvira, ville à la pointe nord-ouest du lac Tanganyka et face à Bujumbura, capitale économique burundaise.

Opération conjointe avec l’Ouganda

Joints ces derniers jours par l’AFP, des habitants ont décrit un « chaos ». « Ça fait environ une semaine que je suis enfermée dans ma maison », raconte l’un deux. « La circulation est toujours paralysée, c’est une confusion totale ». Selon une source municipale, un « calme précaire » régnait vendredi à Uvira, où le commandant militaire de la zone a pris des « mesures pour sécuriser la population et leurs biens », et des « éléments indisciplinés ont été arrêtés ».

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Les commerçants de Lubero-centre ont commencé à évacuer leurs marchandises dès mercredi et les écoles sont fermées, selon des habitants et des sources sécuritaires. Un calme relatif est revenu jeudi soir grâce au déploiement de troupes de l’Ouganda voisin (UPDF), officiellement dans le cadre d’une opération conjointe avec l’armée congolaise.

Les analystes s’interrogent sur l’attitude de l’armée ougandaise en cas de rencontre avec les premières colonnes du M23. Kampala est accusé par les experts de l’ONU d’entretenir des relations avec le M23, tout en cherchant à protéger son influence dans cette zone proche de sa frontière.

(avec AFP)